Comment trouver
intérêt et sens
au travail

Sommaire

Au cœur de la qualité de vie au travail, le travail

Parfois réduite à la notion de bien-être et de confort, la qualité de vie au travail (QVT) vise avant tout la qualité du travail lui-même, c’est-à-dire son contenu et l’intérêt qu’il présente pour le salarié.

La qualité de vie au travail vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de « faire du bon travail » dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation.

Accord National Interprofessionnel de 2013 sur la QVT

Penser le contenu du travail

Le « contenu du travail » est l’un des six leviers proposés par l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) pour améliorer la QVT.

Cette notion recouvre plusieurs dimensions :

  • L’autonomie au travail : il s’agit du pouvoir d’agir, de choisir, de combiner des éléments (rythme moyens, outils, procédures, etc.), d’adapter son activité.

= J’AI UN SENTIMENT DE MAITRISE

  • La valeur du travail : elle concerne le sens du travail ou sa valeur qui est d’abord perçue par autrui (client, hiérarchie, collègue…).

= JE ME SENS UTILE

  • Le travail apprenant : le travail doit donner la possibilité de mobiliser et développer un ensemble de compétences (relationnelles, émotionnelles, physiques, cognitives…).

= MON TRAVAIL EST INTERESSANT

  • Un travail complet : est abordé ici, le fait de réaliser une tâche complète non seulement sur le plan organisationnel mais aussi en allant jusqu’à évaluer et piloter son activité.

= J’AI UN SENTIMENT DE RESPONSABILITE

 

“Les Français considèrent que le travail est central et primordial dans leur vie. Ils sont attachés à leur emploi, ils y voient une possibilité de déployer et développer leurs capacités et de se sentir utile socialement. C’est la valeur intrinsèque de leur travail qui compte.”

Danièle Linhart, sociologue, directrice de recherches au CNRS

S’interroger sur le sens au travail

Enjeu majeur pour les entreprises, la question du sens au travail est profondément liée à celle de l’engagement et de la motivation des salariés. Selon une étude de 2017 menée par le cabinet Deloitte sur le sens au travail1, 87 % des personnes interrogées accordent de l’importance à cette quête de sens.

Il est intéressant de noter que les répondants ne mettent pas les mêmes mots derrière la notion de « sens ». Respect des valeurs, utilité au travail, éthique, compréhension des missions, pour quoi (et non pas comment), clarté des objectifs et de la stratégie… la perception des finalités est complexe et subjective. Le sens est au carrefour du collectif, de l’individuel et de l’organisationnel.

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Lorsque le sens n’est plus là

L’absence de cohérence entre la personne et le travail qu’elle accomplit, ses attentes, ses valeurs, conduit souvent au désengagement et à l’absentéisme. Le bien-être psychologique est menacé.

Un individu peut s’adapter à un travail qu’il juge insignifiant mais il va modifier en conséquence la hiérarchie de ses besoins, “en essayant de tirer profit autant que possible des relations qu’il a au travail et en accroissant la valeur qu’il accorde à son salaire”3.

Le sens du travail bien fait

L’enquête de Deloitte1 révèle que pour 29 % des personnes interrogées, le sens du travail est principalement relié à leur activité réelle quotidienne, c’est-à-dire aux tâches concrètement réalisées.  Elles trouvent du sens dans l’exercice d’un acte professionnel qui leur permet de démontrer un savoir-faire et des compétences.

 

26 % des répondants l’associent aux valeurs de l’entreprise et 26 % à la coopération et au travail en équipe. Si les plus jeunes accordent davantage d’importance à l’activité réelle, les plus de 35 ans privilégient les valeurs et la coopération.

 

Le sociologue clinicien, Vincent de Gaulejac, classe le travail en trois registres : le Faire, l’Avoir et l’Etre.

– Faire : accomplir des tâches

– Avoir : subvenir à ses besoins

– Etre : travailler pour exister

Ces dimensions faire, avoir et être peuvent être à la fois complémentaires, mais aussi contradictoires, et leur priorisation en termes d’importance pour l’individu peut évoluer tout au long d’une trajectoire professionnelle.2

 

1 Sens au travail ou sens interdit, Deloitte, décembre 2017.

2 Travail, les raisons de la colère, V. de Gaulejac, 2011.

3 Les cadres face au sens du travail, E. M. Morin & B. Cherré, 1999.

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